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Syrie: la Suède n'aidera pas au rapatriement d'enfants des camps de prisonniers jihadistes


Mercredi 13 mars 2024 à 18h16

Stockholm, 13 mars 2024 (AFP) — La Suède ne rapatriera ni enfants ni adultes des camps de prisonniers jihadistes du nord-est de la Syrie, a annoncé mercredi son ministre des Affaires étrangères.

"Le gouvernement n'agira pas pour que les citoyens suédois et les personnes ayant des liens avec la Suède qui se trouvent dans des camps ou des centres de détention dans le nord-est de la Syrie soient amenés en Suède", a dit le ministre Tobias Billström dans un message à l'AFP.

"La Suède n'a aucune obligation légale d'agir pour amener ces personnes en Suède. Cela vaut pour les femmes, les enfants et les hommes", a-t-il ajouté.

Plus de 43.000 personnes vivent dans le camp délabré et surpeuplé d'Al-Hol, sous administration kurde. Il s'agit de déplacés syriens, de réfugiés irakiens et de milliers d'étrangers originaires d'au moins 45 pays, dont des familles de jihadistes du groupe Etat Islamique.

Selon le ministre suédois, les Suédois encore détenus "se sont vu offrir la possibilité de quitter (ce camp) et de venir en Suède, mais ont refusé à maintes reprises".

Selon la chaine de télévision publique TV4, cinq enfants ayant des liens avec la Suède restent dans les camps avec leurs mères et dix hommes dans les prisons kurdes.

Le ministre estime que la dégradation de la situation sécuritaire pour les intérêts suédois justifie de ne plus rapatrier personne.

"Nous ne pouvons pas exclure la possibilité que les citoyens suédois adultes et les personnes ayant des liens avec la Suède qui sont encore dans des camps ou des centres de détention dans le nord-est de la Syrie puissent constituer une menace pour la sécurité de la Suède s'ils rentraient", a ajouté le ministre.

De son côté, La France a cessé à l'été 2023 les rapatriements collectifs de femmes de jihadistes et de leurs enfants détenus dans les camps du nord-est de la Syrie, faute de volontaires et après avoir mené quatre opérations en un an.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.