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Six morts dont 4 soldats turcs dans des combats avec des rebelles kurdes


Vendredi 9 decembre 2005 à 23h18

DIYARBAKIR (Turquie), 9 déc 2005 (AFP) — Des combats entre séparatistes kurdes et l'armée turque ont éclaté vendredi dans la province de Sirnak, frontalière de l'Irak et de la Syrie, faisant six morts, dont quatre militaires près de la localité de Guclukonak, a-t-on appris de source officielle.

Des violences se sont également produites dans la soirée à Silopi, une autre ville de la province, où trois explosions quasi-simultanées devant des magasins ont fait au moins un blessé et des dégâts matériels.

L'instabilité dans le sud-est de la Turquie s'est accrue depuis l'annonce en juin 2004 par les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistanqu'ils mettaient fin à une trêve unilatérale de cinq ans.

Le FBI américain a d'ailleurs indiqué qu'il coopérait avec la Turquie dans la lutte contre le PKK.

"Nous travaillons avec nos partenaires partout en Europe et en Turquie pour cibler le PKK et nous travaillons en coopération pour trouver et couper les financements des groupes terroriste quels qu'ils soient, le PKK ou Al-Qaïda", a déclaré le directeur du FBI, Robert Mueller, en déplacement à Ankara pour une journée de travail avec des dirigeants de la police et des services secrets turcs.

Selon des responsables locaux, les combats à Guclukonak ont fait suite à une opération menée jeudi par l'armée près de cette ville contre la rébellion kurde.

Quatre soldats turcs ont été tués et deux autres blessés après avoir été attaqués peu après minuit à coup de fusils, de grenades et de grenades de RPG, alors qu'ils montaient la garde devant un poste militaire.

L'armée a riposté en lançant une opération couverte par un appui aérien dans la zone et deux rebelles ont été tués.

La mort des quatres soldats a été confirmée par le ministre turc de l'Education Huseyin Celik, présent pour inaugurer une école dans cette région qui souffre d'une pauvreté chronique et du conflit prolongé entre l'armée et le PKK.

A Silopi, les trois explosions font suite à une série d'arrestations cette semaine. L'agence semi-officielle Anatolie a affirmé qu'une personne avait été blessée tandis que l'agence pro-kurde Firat a fait état de plusieurs blessés.

Deux membres présumés du PKK, accusés de planifier des attentats, et sept autres personnes ont été arrêtées dans cette ville mercredi, des armes et du plastic ont été saisis.

La tension dans le sud-est de la Turquie a connu une escalade en novembre.

De violentes manifestations ont suivi un attentat à la bombe, le 9 novembre, contre une librairie de la ville de Semdinli, dans la province de Hakkari, propriété d'un ancien membre de la guérilla kurde.

Les habitants et les élus locaux de Semdinli avaient avancé la thèse que des éléments de l'armée ou des services secrets puissent être à l'origine de l'attentat, qui avait fait un mort. Cinq autres personnes ont été tuées dans les émeutes qui ont suivi.

Le gouvernement turc, sous pression de l'Union européenne pour faire respecter la démocratie et l'Etat de droit sur l'ensemble du territoire en vue de son adhésion, a promis de faire la lumière sur cet attentat.

La Turquie a entamé le 4 octobre avec l'UE un processus de négociations d'au moins dix ans dont l'objectif est l'adhésion, mais sans garantie.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis. L'insurrection déclenchée par cette organisation en 1984 et visant à la création d'un Etat kurde autonome a fait quelque 37.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.