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Irak: deux personnes tuées lors d'un raid aérien imputé à la Turquie


Vendredi 8 mars 2024 à 13h11

Erbil (Irak), 8 mars 2024 (AFP) — Deux personnes ont été tuées vendredi lors d'un raid aérien contre la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak, a indiqué un responsable local, accusant la Turquie d'être à l'origine de cette attaque.

"Deux personnes ont été tuées et deux autres blessées alors qu'elles ramassaient des herbes après que des avions de guerre turcs ont lancé des frappes" sur un village isolé dans la région montagneuse de Sheladiz, dans le nord de la province de Dohuk, a déclaré Razkar Sarki, un responsable du district de Sheladiz.

Selon des médias locaux, les victimes sont des civils.

L'armée turque, qui mène régulièrement en Irak des opérations terrestres et aériennes contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par la Turquie, commente rarement ses opérations.

Ankara vise également un mouvement allié au PKK issu de la minorité yazidie, les Unités de résistance du Sinjar, dans le nord-ouest de l'Irak.

La ville de Sinjar et ses montagnes constituent le foyer historique de la minorité kurdophone yazidie qui a été victime de multiples exactions de la part du groupe Etat islamique (EI) après que ses combattants jihadistes en ont pris le contrôle en 2014, comme une vaste partie de l'Irak.

Les Unités de résistance du Sinjar avaient été créées cette année-là, avec l'aide du PKK, pour lutter contre l'EI. Bagdad avait déclaré avoir défait ce groupe jihadiste fin 2017.

La Turquie a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrières dans cette région.

Le 20 février, deux civils avaient été tués au Kurdistan irakien dans un bombardement turc, selon une source de sécurité et un responsable médical.

Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan irakien ont été accusés de tolérer les activités militaires de la Turquie afin de préserver leurs liens économiques étroits.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.