Irak: la soeur du vice-président al-Hachémi assassinée à Bagdad

InfoJeudi 27 avril 2006, 08h34
La soeur du nouveau vice-président irakien, le Sunnite Tarek al-Hachémi, a été assassinée jeudi matin à Bagdad, a annoncé une source de sécurité irakienne.

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Le président Jalal Talabani et ses deux vice-présidents Tariq al-Hashimi, et Adil Abdul-Mahdi, le 26 avril 2006 à Bagdad (Photo Mohammed Hato/AFP/POOL)

 

"Mayssoun al-Hachémi se trouvait dans sa voiture avec son chauffeur, quand des hommes armés ont ouvert le feu, les tuant tous les deux, dans le quartier al-Ilam, dans le sud-ouest de Bagdad", a indiqué cette source. Tarek al-Hachémi, qui dirige le Parti islamique, le principal parti sunnite, a été élu samedi par le Parlement irakien vice-président.

Son frère, Mahmoud al-Hachémi, avait été abattu le 13 avril par des hommes armés dans le quartier Sanak dans le centre de Bagdad. Cet assassinat intervient au lendemain de nouvelles menaces adressées dans une vidéo diffusée sur internet par le chef d'Al-Qaïda en Irak, le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, à l'intention des sunnites engagés dans le processus politique en Irak.

Quatorze personnes ont été tuées et 23 blessées mercredi dans une série d'attaques en Irak, où la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et son collègue à la Défense Donald Rumsfeld effectuaient une visite surprise, selon des sources de sécurité irakiennes. Par ailleurs, douze insurgés ont été tués mardi lors d'un affrontement avec les soldats de la Force multinationale à Youssoufiyah, à 25 km au sud de Bagdad, a annoncé mercredi l'armée américaine.

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Le président irakien Jalal Talabani (d) aux côtés de Condoleezza Rice, Donald Rumsfeld (2eg) et l'ambassadeur américain Zalmay Khalilzad, le 26 avril 2006 à Bagdad (Photo Mohammed Hato/AFP/Pool)

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et son collègue à la Défense Donald Rumsfeld se sont dits encouragés par les assurances des dirigeants irakiens en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale, à l'occasion d'une visite surprise mercredi à Bagdad. Ces hauts responsables américains n'ont cependant donné aucun signe d'avoir reçu l'assurance d'un prochain désarmement des milices qui ont conduit l'Irak au bord de la guerre civile.

Ils ont rencontré le Premier ministre désigné, le chiite Nouri al-Maliki, le président réélu, le kurde Jalal Talabani et le nouveau président du Parlement, le sunnite Mahmoud Machhadani, dans la Zone verte, le secteur ultrasécurisé de Bagdad. M. Maliki a "très clairement montré qu'il comprenait son rôle et le rôle du nouveau gouvernement pour démontrer que c'est un gouvernement d'union nationale", a déclaré Mme Rice dans une conférence de presse avec M. Rumsfeld.

L'Irak, meurtri par la violence quotidienne qui a encore tué 14 personnes mercredi, n'a toujours pas de gouvernement depuis les élections de décembre 2005. M. Maliki, dont la désignation comme Premier ministre le 22 avril a mis fin à une crise politique, s'est donné mardi 15 jours pour former son équipe. Les Etats-Unis souhaitent qu'elle soit représentative de tous les Irakiens, dans l'espoir de contenir la violence et de rendre possible un retrait des soldats américains dont 132.000 sont déployés actuellement en Irak.

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Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld (d) et le général George Casey, commandant de la Force multinationale en Irak, le 26 avril 2006 à Bagdad (Photo Jim Watson/AFP/Pool)

M. Rumsfeld a estimé que les nouveaux responsables irakiens avaient "clairement compris ce que les Irakiens attendaient d'eux. J'en sors très encouragé". Lui et Mme Rice ont abordé la question des milices armées avec les dirigeants irakiens, qui leur ont fait part de leur intention de régler ce problème progressivement et non de désarmer rapidement ces groupes. "Il est trop tôt pour discuter en détail de la façon de procéder", a indiqué Mme Rice. "A mon avis, ce sera plus probablement un processus politique qu'autre chose", a dit M. Rumsfeld.

Ce dernier, qui a aussi rencontré le général George Casey, commandant de la Force multinationale, a estimé que "le nombre des troupes déployées en Irak dépendrait de l'évolution de la situation sur le terrain et des discussions avec le nouveau gouvernement". Pour le général Casey, qui a annoncé l'an dernier qu'il recommanderait de "substantielles réductions d'effectifs" en 2006, la nomination de M. Maliki constitue une étape importante dans ce sens.

Mme Rice, dont la visite est la seconde en Irak ce mois, est arrivée à Bagdad en provenance d'Ankara, suivant de quelques heures M. Rumsfeld qui vient en Irak pour la première fois depuis le début de l'année.