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Quatre soldats turcs tués dans des combats avec des rebelles kurdes


Vendredi 9 decembre 2005 à 12h37

DIYARBAKIR (Turquie), 9 déc 2005 (AFP) — Quatre soldats turcs ont été tués vendredi au cours d'une opération militaire contre des rebelles séparatistes kurdes dans le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de Kurdes, a-t-on appris de source officielle.

Les affrontements ont éclaté dans la province de Sirnak, frontalière de l'Irak et de la Syrie, a déclaré le ministre de l'Education Huseyin Celik, en visite dans cette région, cité par l'agence Anatolie.

Selon des responsables locaux, ces combats ont fait suite à une opération de l'armée lancée jeudi près de la ville de Guclukonak contre des rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), la rébellion séparatiste kurde active dans le sud-est anatolien.

L'instabilité dans cette région s'est accrue depuis l'annonce en juin 2004 par les séparatistes du PKK qu'ils mettaient fin à une trêve unilatérale de cinq ans.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis. L'insurrection déclenchée par cette organisation en 1984 et visant à la création d'un Etat kurde autonome a fait quelque 37.000 morts.

Le ministre de l'Education s'était rendu vendredi dans le sud-est pour l'inauguration d'une école dans la ville d'Idil, dans le cadre des efforts entrepris par le gouvernement en faveur de l'éducation dans cette région sinistrée par la pauvreté et les années de violences entre l'armée et le PKK.

Des responsables de la province de Sirnak ont annoncé cette semaine la saisie par la police d'un kilo d'explosifs et l'arrestation de deux rebelles du PKK et de sept complices au cours d'une opération qui a permis de déjouer des projets d'attentats dans la ville de Silopi.

Une partie des explosifs et un détonateur ont été découverts dans la maison d'un homme identifié par les médias comme le maire adjoint, kurde, de Silopi, Abdulaziz Coban.

Les tensions se sont accrues en novembre dans le sud-est de la Turquie, où de violentes manifestations avaient suivi un attentat à la bombe, le 9 novembre, contre une librairie de la ville de Semdinli, dans la province de Hakkari, propriété d'un ancien membre de la guérilla kurde.

Les habitants et les élus locaux de Semdinli avaient avancé la thèse que des éléments de l'armée ou des services secrets pouvaient être à l'origine de l'attentat, qui avait fait un mort. Cinq autres personnes ont été tuées dans les violences qui ont suivi.

Le gouvernement turc, sous pression de l'Union européenne pour faire respecter la loi sur l'ensemble du territoire, a promis de faire la lumière sur cet attentat.

La Turquie a officiellement entamé le 4 octobre avec l'UE un processus de négociations d'au moins dix ans dont l'objectif est l'adhésion, mais sans garantie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.