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Prolongation de la mission américaine: l'Irak doit se décider (Gates)


Vendredi 8 avril 2011 à 14h20

CAMP MAREZ (Irak), 8 avr 2011 (AFP) — Le chef du Pentagone, Robert Gates a réaffirmé vendredi que la balle était dans le camp de Bagdad concernant une éventuelle prolongation de la mission de l'armée américaine en Irak, tout en avertissant que le temps était compté.

Le secrétaire américain à la Défense, qui était arrivé mercredi soir en Irak, a rencontré pendant sa visite les principaux responsables irakiens, parmi lesquels le président Jalal Talabani et le Premier ministre Nouri al-Maliki, et, vendredi matin à Erbil, le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani.

"Mon message est que nous pouvons être présents dans les domaines où ils ont toujours besoin (de nous)", a déclaré M. Gates aux militaires américains sur la base de Camp Marez, dans la province de Ninive, dans le nord de l'Irak.

"Nous sommes ouverts à cette possibilité, mais ils vont devoir le demander et l'heure tourne à Washington", a-t-il toutefois ajouté.

L'armée américaine compte toujours en Irak un peu moins de 50.000 militaires, qui devront avoir quitté le pays à la fin de l'année en vertu d'un accord bilatéral.

Depuis la fin officielle de leur mission de combat en août, ils se concentrent principalement sur des tâches de conseil et de formation des forces irakiennes, qui avaient été démantelées après l'invasion du pays en 2003 par une coalition emmenée par les Etats-Unis.

Le chef de l'état-major irakien, le général Babaker Zebari, avait cependant estimé l'été dernier que ses forces ne seraient pas prêtes à garantir la sécurité du pays avant 2020.

Au-delà de 2011, la présence américaine ne constituerait "bien sûr qu'une fraction de la notre taille actuelle", a précisé M. Gates. "A ce stade, c'est véritablement aux Irakiens d'en décider."

Il a déclaré qu'il appartenait à l'Irak de choisir combien de militaires resteraient, pour combien de temps, comment ils se retireraient, et s'ils se borneraient à une "mission de conseil et d'assistance, comme nous en avons dans plusieurs autres pays".

Malgré la persistance des violences en Irak, qui posent des questions sur la capacité des forces locales à assurer la sécurité du pays, aucun dirigeant irakien n'a jamais ouvertement demandé le maintien d'une présence américaine à partir de 2012 dans un pays où la question de "l'occupation" américaine demeure sensible.

"Le secrétaire à la Défense leur a dit qu'ils doivent tous décider ce qu'ils attendent de nous et ce qui est politiquement faisable, que nous sommes prêts à travailler avec eux pour répondre à leurs besoins", a affirmé jeudi le porte-parole du ministre américain, Geoff Morrell.

Mais M. Maliki, dont le gouvernement compte des représentants du courant sadriste, profondément anti-américain, a affirmé jeudi que les forces irakiennes étaient prêtes à assurer la sécurité, selon un communiqué de son bureau.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.