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Pétrole : le norvégien DNO s'écroule en Bourse après ses déboires en Irak


Jeudi 24 septembre 2009 à 18h02

OSLO, 24 sept 2009 (AFP) — Le petit groupe pétrolier norvégien DNO a perdu près de la moitié de sa valeur boursière jeudi après avoir été contraint par les autorités kurdes de suspendre ses activités au Kurdistan irakien, où il réalise ses principales opérations.

Pour sa première cotation après deux jours de suspension, l'action a terminé en chute de 45,84%, à 3,61 couronnes (0,42 euro), sur un marché en baisse de 2,02%. La capitalisation de DNO a été ramenée à quelque 3 milliards de couronnes.

La cotation du titre avait été suspendue lundi après-midi. DNO avait alors annoncé qu'il était contraint de suspendre ses activités dans la région autonome par le gouvernement kurde, mécontent d'avoir vu son nom émerger dans le cadre d'une transaction controversée.

Le gouvernement estime que sa réputation a subi "des dégâts injustifiables et incalculables" après que la Bourse d'Oslo eut révélé la semaine dernière qu'il avait joué un rôle d'intermédiaire dans la vente de 4,8% du norvégien au turc Genel Enerji.

DNO avait jusqu'alors tenté de taire le nom de l'acquéreur de ces actions vendues en octobre 2008.

La révélation de l'implication du ministre kurde des Ressources naturelles, Achti Hawrami, a alimenté les conjectures dans les médias norvégiens.

Selon le journal Dagens Naeringsliv, l'opération a pu permettre à la partie kurde d'empocher une forte plus-value, dont on ne sait ce qu'il est advenu.

L'action DNO s'est fortement appréciée depuis octobre 2008, surtout après l'annonce par le même gouvernement kurde que le groupe pourrait commencer à exporter le pétrole exploité sur le gisement Tawke qui produit près de 50.000 barils par jour.

Le jour-même de l'annonce, M. Hawrami avait revendu l'essentiel des actions à Genel Enerji, selon la presse.

L'intéressé affirme toutefois n'avoir bénéficié de la transaction "ni directement ni indirectement", disant avoir simplement avancé l'argent à Genel Enerji pour acheter les titres DNO et aider le norvégien à se sortir d'une mauvaise passe financière.

Il a donné jusqu'à six semaines à DNO pour "remédier (...) aux dégâts infligés à la réputation du gouvernement régional kurde", faute de quoi il pourrait suspendre définitivement ses activités au Kurdistan.

Jeudi, DNO a annoncé avoir demandé, en vain, à la Bourse d'Oslo de prolonger la suspension de son action pendant quelques jours.

DNO a dit préparer des poursuites judiciaires contre la Bourse pour "violation délibérée du devoir de confidentialité" et a ajouté qu'il envisageait de se faire coter sur une autre Bourse.

Le groupe a aussi précisé être en discussions avec les autorités kurdes "pour régler la situation aussi rapidement que possible".

Saisie, la brigade financière de la police norvégienne a indiqué jeudi "évaluer" la situation avant d'ouvrir ou non une enquête.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.