Page Précédente

Irak: policiers et soldats votent en avance pour les législatives


Jeudi 10 mai 2018 à 13h16

Bagdad, 10 mai 2018 (AFP) — Près d'un million de soldats et policiers irakiens ainsi que des combattants de la région autonome du Kurdistan ont voté jeudi à travers l'Irak pour les premières législatives organisées dans le pays depuis la victoire sur le groupe Etat islamique (EI).

Deux jours avant le scrutin parlementaire de samedi, les bureaux de vote installés dans des écoles ont ouvert à 07H00 (04H00 GMT) et fermeront à 18H00 (15H00 GMT).

A Mossoul, l'ancienne "capitale" irakienne de l'EI reprise en juillet 2017 au prix de neuf mois de combats meurtriers, le policier Renan Khaled, originaire d'une localité voisine, a dit espérer que les 34 députés qui seront élus dans la province feront de "la reconstruction" une priorité.

"Je vote pour l'avenir de ma famille, pour que de bonnes personnes occupent les positions adéquates" pour reconstruire un pays dévasté par des années de violence et à l'économie en ruines, ajoute l'homme en uniforme bleu de 25 ans.

A Bagdad aussi, dès l'ouverture, des dizaines de policiers et de membres de la garde présidentielle en uniforme se pressaient devant l'école al-Amal du quartier de Karrada dans le centre.

Alors que l'EI, qui a perdu l'ensemble de son territoire en Irak, a récemment menacé de s'en prendre aux électeurs, les votants étaient fouillés à deux reprises avant d'accéder au bureau de vote.

Parmi eux, le sous-officier Ahmed Qassem, 38 ans, membre des forces spéciales de la police fédérale, a dit avoir voté pour un candidat "qui aidera les pauvres et combattra la corruption", préoccupation numéro un des électeurs dans un pays classé parmi les plus corrompus au monde.

"L'essentiel, c'est ce que c'est le peuple qui choisit ses députés et qui deviendra Premier ministre", a ajouté l'homme, une courte barbe encadrant son visage.

"Ces élections empêcheront l'arrivée d'une dictature", a-t-il poursuivi, quinze ans après la chute de Saddam Hussein, lors de l'invasion de l'Irak en 2003.

A Bassora, à la pointe sud du pays, policiers et militaires sortaient également des bureaux électoraux, l'index marqué d'une encre indélébile bleue obligatoire après chaque vote.

L'un d'eux, Hassan Mohammed, préposé à la circulation, a dit vouloir "le changement". "On veut un nouveau gouvernement qui nous apportera le meilleur pour l'avenir", a ajouté ce policier de 48 ans.

Dans le nord du pays, dans la région autonome du Kurdistan, les combattants peshmergas se pressaient également dans les bureaux de vote, ont constaté des journalistes de l'AFP.

En tout, a annoncé jeudi la commission électorale qui organise et supervise ce scrutin, l'Irak compte près de 24,5 millions d'inscrits. Parmi eux, 3,5 millions votent pour la première fois.

Près d'un million d'électeurs irakiens à l'étranger doivent par ailleurs voter jeudi dans 136 bureaux installés dans 21 pays, selon la commission électorale.

Durant cette journée de vote anticipé, les malades et les prisonniers se rendaient également aux urnes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.