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Irak: Les Kurdes accepteront le Premier ministre choisi par les chiites


Jeudi 6 mai 2010 à 15h48

NAJAF (Irak), 5 mai 2010 (AFP) — L'Alliance kurde acceptera le Premier ministre choisi par la nouvelle coalition chiite composée des partisans du Premier ministre Nouri al-Maliki et des partis proches de l'Iran, a affirmé jeudi le vice-Premier ministre de la région autonome du Kurdistan irakien.

"Nous ne mettrons pas de veto sur une personne choisie par les deux alliances pour occuper le poste de Premier ministre. Nous accepterons la personne choisie", a indiqué Roz Nouri Chawis à l'issue d'une rencontre dans la ville sainte de Najaf avec le guide spirituel de la communauté chiite, l'ayatollah Ali Sistani.

Interrogé sur son sentiment concernant cette nouvelle coalition, le dirigeant kurde a déclaré: "Nous nous réjouissons de l'unité de nos principaux alliés et nous attendons l'ouverture d'un dialogue sérieux avec eux, car l'Irak ne peut être dirigé qu'avec la participation de toutes ses composantes", a-t-il dit.

Avec 159 députés, il manque encore quatre élus aux deux listes pour obtenir la majorité absolue au Parlement, qui compte 325 sièges. L'Alliance kurde (43 sièges) s'est dit prête mercredi à rejoindre cette coalition.

M. Maliki, dont la liste a obtenu 89 sièges, n'est toutefois pas sûr de conserver son portefeuille. L'ANI, qui regroupe le Conseil supérieur islamique d'Irak (CSII) dirigé par Ammar al-Hakim et les partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr et qui a recueilli 70 députés, lui voue une profonde animosité.

Elle lui reproche d'avoir constitué sa propre liste pour les élections du 7 mars, face à ses anciens alliés chiites qui l'avaient pourtant choisi en 2006 comme Premier ministre. Elle dénonce aussi ses méthodes autoritaires de gouverner, qui avaient poussé certains ministres du mouvement de Moqtada Sadr à quitter le gouvernement en 2007.

Cette nouvelle alliance prive de facto l'ancien Premier ministre laïque Iyad Allawi, de la capacité de former un gouvernement. Sa liste, le Bloc Irakien, est arrivée en tête des législatives avec 91 sièges notamment grâce à un vote massif des sunnites.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.