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Irak: deux civils tués dans un bombardement turc au Kurdistan (responsable local)


Dimanche 22 août 2021 à 12h19

Erbil (Irak), 22 août 2021 (AFP) — Deux civils irakiens ont été tués dimanche par un bombardement mené par l'armée turque alors qu'elle affrontait des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) au Kurdistan irakien, a-t-on appris auprès de responsables, un nouvel incident survenu six jours avant un sommet régional à Bagdad.

Ankara bombarde régulièrement les bases arrières et les camps d'entraînement du PKK installés dans le nord de l'Irak ainsi qu'au Kurdistan irakien, une région autonome frontalière de la Turquie. Le PKK, qualifié de "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux, livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984, un conflit qui a fait plus de 40.000 morts.

Mardi, un raid aérien turc mené dans la région de Sinjar, dans le nord de l'Irak, a fait huit morts. Des sources locales ont déclaré que le bâtiment ciblé était une clinique, mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé qu'il s'agissait d'une base du PKK.

Le bombardement qui a coûté la vie aux deux civils irakiens dimanche s'est produit dans le district de Zakho, frontalier de la Turquie, a indiqué Farhad Mahmoud, maire de Batifa.

Les victimes étaient "des touristes" originaires de Mossoul, dans le nord de l'Irak, et "il semble qu'ils se soient rendus dans une zone où il est formellement déconseillé d'aller. Ils ont été pris dans un bombardement turc et sont morts".

Selon les rebelles du PKK, les combats se poursuivaient dans cette région dimanche.

Depuis que l'armée turque a lancé au printemps une nouvelle opération contre le PKK en avril, des dizaines de villages de la zone ont été vidés de leurs habitants.

Les raids turcs suscitent des tensions avec le gouvernement de Bagdad, mais le président turc répète régulièrement que son pays entend "s'occuper" du PKK dans ces régions si l'Irak n'est "pas en mesure de le faire".

Dans un communiqué diffusé mercredi, le conseil irakien de sécurité nationale a "condamné les actions militaires unilatérales" et "rejeté l'utilisation des terres irakiennes pour régler des comptes", sans toutefois citer la Turquie.

M. Erdogan a été invité à un sommet régional qui doit se tenir en fin de semaine à Bagdad en présence, notamment, du président français Emmanuel Macron. Mais on ignore encore s'il fera le déplacement et si les opérations turques en Irak seront évoquées.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.