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Irak: des Arabes manifestent contre le rattachement de Kirkouk au Kurdistan


Samedi 2 août 2008 à 16h34

KIRKOUK (Irak), 2 août 2008 (AFP) — Des milliers d'Arabes ont manifesté samedi dans la ville de Hawija, dans le nord de l'Irak, pour dénoncer un projet de rattachement de la province riche en pétrole de Kirkouk à la région autonome du Kurdistan, selon des témoins.

"Kirkouk est une province irakienne et coule dans les veines de tous les Arabes", "Non à l'annexion de Kirkouk, oui à la coexistence pacifique", indiquaient des pancartes brandies par des manifestants, parmi lesquels des Turkmènes.

"Nous rejetons toute manoeuvre d'annexion de la région", a indiqué le chef tribal Bourhan Al-Assi lors du rassemblement.

"Plus de 4.000 Arabes ont manifesté aujourd'hui", a estimé Hussein Ali al-Joubouri, responsable politique arabe.

"Certains sont venus à pied pour affirmer qu'ils refusent totalement la décision du bloc kurde d'associer la province au Kurdistan", a déclaré M. Joubouri.

Cette manifestation à Hawija (50 km à l'ouest de la ville de Kirkouk) a été motivée par le vote unanime du bloc kurde jeudi, lors d'une réunion extraordinaire du conseil de la province, pour demander le rattachement de Kirkouk à la région du Kurdistan.

"Nous avons été surpris par la décision du conseil de la province. Cela a créé une crise à Kirkouk et cela aura des conséquences terribles et dommageables pour le pays", a-t-il poursuivi.

"C'est important de régler le problème de Kirkouk par des compromis entre Arabes, Kurdes et Turkmènes.

La Constitution irakienne prévoit la tenue d'un référendum à Kirkouk par lequel les habitants doivent dire s'ils veulent être rattachés au Kurdistan irakien ou non.

Kirkouk avait été placée par l'ancien président Saddam Hussein hors du Kurdistan irakien, une région indépendante de facto depuis 1991, et connaît depuis l'invasion menée par les forces américaines en 2003 des tensions entre les différentes communautés qui la peuplent.

Alors que les Kurdes ont aujourd'hui consolidé leur pouvoir au sein du nouvel Irak, ils exigent le rattachement de la ville à leur région autonome située à une cinquantaine de kilomètres plus au nord.

Les habitants arabes et turkmènes craignent eux d'être marginalisés si la gestion de la région passait aux mains des Kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.