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Confusion autour de la présence de soldats turcs au Kurdistan irakien


Mardi 25 octobre 2011 à 18h14

erbil (Irak), 25 oct 2011 (AFP) — Des informations contradictoires circulaient mardi soir sur la présence de forces turques dans le nord de l'Irak pour y pourchasser les rebelles du PKK, alors qu'Ankara a de son côté démenti y avoir dépêché ses chars.

Deux responsables irakiens des gardes-frontières ont affirmé mardi à l'AFP qu'aucune incursion turque n'avait eu lieu sur le sol irakien. Mais un habitant a au contraire affirmé avoir vu "un grand nombre de militaires turcs" entrer mardi matin dans la petite localité de Ouri, puis en ressortir plus tard dans la journée.

"Il n'y a pas d'incursion turque de soldats ou de forces turques sur le sol irakien", a déclaré à l'AFP le colonel Hussein Tamer, commandant des gardes-frontières de la province de Dohouk, à l'extrême nord de l'Irak.

Le général Ahmed Fadheladin, commandant des gardes-frontières dans la province voisine d'Erbil a abondé dans son sens: "Jusqu'ici, il n'y a pas eu d'incursion", a-t-il dit.

Erbil et Dohouk sont les deux provinces de la région autonome du Kurdistan irakien qui ont une frontière commune avec la Turquie.

Le PKK avait également initialement démenti toute incursion turque au Kurdistan irakien. Mais un de ses porte-parole, Dozdar Hammo, a implicitement reconnu dans la soirée que les Turcs étaient bel et bien parvenus jusqu'à Ouri, dans la province irakienne de Dohouk.

"Des accrochages se sont produits entre le PKK et l'armée turque, et par conséquent l'armée turque s'est retirée du village d'Ouri en direction de la frontière turque", a-t-il dit.

Cette déclaration est confortée par le témoignage d'un habitant d'Ouri, Fawzi Ibrahim Mohammed, 50 ans, qui avait déclaré avoir vu "un grand nombre de militaires turcs (arriver) dans notre village vers 11H30 (08H30 GMT)".

Ce témoin a également confirmé leur départ: "Oui, j'ai vu les soldats turcs se retirer du village d'Ouri", a-t-il dit dans la soirée.

De son côté, l'armée turque a démenti mardi des informations selon lesquelles ses chars seraient entrés en Irak pour y pourchasser les rebelles du PKK.

"Les informations parues dans la presse selon lesquelles nos chars sont passés au delà de la frontière (irakienne) sont erronées", souligne un communiqué en ligne, qui affirme que des tanks turcs ont effectué des manoeuvres dans des zones proches de la frontière turco-irakienne.

Lundi soir, des sources sécuritaires turques avaient affirmé que des unités de l'armée turque avaient pénétré ce même jour dans le nord de l'Irak pour se diriger vers des camps du PKK.

Une vingtaine de chars et une trentaine de camions militaires sont entrés en Irak à partir du village de Siyahkaya et se dirigeaient vers les bases des séparatistes kurdes de Turquie situées dans la vallée d'Haftanin, affirmaient ces sources.

Quelque 300 personnes, dont nombre de Turcs résidant en Irak, ont par ailleurs manifesté mardi à Erbil en soutien au PKK, a constaté l'AFP. Certains brandissaient les photos de personnes selon eux tuées par les forces turques et des drapeaux kurdes.

L'offensive turque à la frontière turco-irakienne a commencé la semaine dernière suite à des attaques multiples menées par plus de 200 rebelles mardi soir contre des postes militaires, qui ont coûté la vie à 24 militaires turcs.

Environ 10.000 hommes sont engagés dans l'opération actuelle de l'armée des deux côtés de la frontière turco-irakienne, selon les sources sécuritaires turques.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.