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Chiites et Kurdes négocient un gouvernement en Irak


Mercredi 28 decembre 2005 à 09h38

BAGDAD, 28 déc 2005 (AFP) — Les chiites et les Kurdes, piliers du cabinet irakien sortant, étudient les moyens de former un nouveau gouvernement élargi à des forces politiques qui ont participé aux législatives du 15 décembre.

Le chef de la liste de chiites conservateurs, Abdel Aziz Hakim, en déplacement dans le Kurdistan, s'apprêtait mercredi à rencontrer le président Jalal Talabani, après avoir examiné cette question mardi avec le chef de la région autonome du nord de l'Irak, Massoud Barzani.

M. Talabani défend depuis le début de la contestation des résultats des élections donnant les chiites conservateurs gagnants l'idée d'un gouvernement d'union nationale.

Cette contestation a repris mercredi avec un défilé organisé à Samarra, ville sunnite à 125 km au nord de Bagdad, par le groupe Maram, qui réunit 42 mouvements politiques. Il estime que les résultats ont été falsifiés.

Le défilé intervient après des manifestations similaires mardi à Bagdad et Tikrit, fief du président déchu Saddam Hussein, au nord de la capitale, et d'autres défilés vendredi dans plusieurs zones sunnites.

Après sa rencontre avec M. Barzani, le chef chiite a été catégorique dans son rejet des demandes de Maram. Il a exclu tour à tour une invalidation des résultats des élections, un nouveau scrutin et une supervision arabe ou internationale d'un tel scrutin.

Il a souhaité la reconduction de l'alliance entre les siens et les Kurdes pour former un nouveau cabinet en laissant la porte ouverte à la participation d'autres groupes politiques, tandis que M. Barzani a défendu un cabinet avec une "large assise populaire".

Plus explicite, le ministre sortant des Affaires étrangères Hoshyar Zebari, un proche de M. Barzani, a expliqué, après les entretiens, le besoin du pays d'un gouvernement d'union nationale.

"Nos deux listes peuvent à elles seules former un gouvernement mais ce ne sera pas dans l'intérêt de l'Irak ni du peuple irakien en ce moment", a-t-il déclaré à la presse dans la nuit de mardi à mercredi.

"Il y a un besoin de former un gouvernement d'union nationale avec la participation d'autres parties", a-t-il ajouté, en soulignant la nécessité de former rapidement ce cabinet.

Sur un autre plan, les Etats-Unis ont indiqué mardi "respecter" les décisions de leurs alliés polonais, ukrainiens et bulgares de retirer ou de réduire leurs troupes en Irak.

"Comme nous l'avons toujours dit, la décision d'un pays sur son soutien à la mission en Irak, sur le niveau de ce soutien, que ce soit à l'aide de troupes, d'argent ou d'autres ressources, appartient à ce pays en propre, et nous respectons ces décisions", a déclaré le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Trent Duffy.

Il a réitéré les positions du président américain George W. Bush selon lesquelles l'ampleur du déploiement américain dépendait des recommandations des commandants militaires sur le terrain ainsi que de la montée en puissance des forces de sécurité irakiennes pour prendre la relève.

Le gouvernement polonais a annoncé qu'il prolongerait jusqu'à la fin 2006 la présence de ses troupes en Irak, mais réduirait le nombre de ses soldats (1.450 actuellement) dans le courant de l'année.

La mission des 900 militaires ukrainiens a pris fin officiellement la semaine dernière et les derniers d'entre eux ont quitté l'Irak mardi, alors que le bataillon bulgare a lui aussi achevé son retrait le même jour.

Le président Bush est lui-même soumis à des pressions grandissantes aux Etats-Unis pour faire rentrer au plus vite les 155.000 soldats américains actuellement déployés en Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.