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Armes vendues à l'Irak: les Kurdes veulent "des garanties" sur l'utilisation


Lundi 8 septembre 2008 à 16h30

ERBIL (Irak), 8 sept 2008 (AFP) — Le président du Parlement autonome kurde irakien a réclamé lundi des pays vendant des armes à l'Irak "des garanties" que ce matériel ne sera pas utilisé contre la population kurde.

"Les Kurdes demandent aux pays qui vendent des armes à l'Irak des garanties que celles-ci ne seront pas utilisées contre notre peuple ou d'autres Irakiens", a déclaré Adnan al-Moufti lors d'un discours devant les parlementaires kurdes dans la capitale provinciale Erbil.

M. Moufti faisait référence aux informations de presse publiées la semaine dernière, indiquant que Bagdad souhaite acheter 36 avions de combat F-16 aux Etats-Unis.

Le gouvernement irakien avait affiché au début de l'année sa volonté d'acheter pour près de 10 milliards de dollars de matériel militaire américain, dont des tanks, des véhicules blindés et des avions cargo.

"Nous voulons que le gouvernement irakien soit fort et capable de défendre la souveraineté du pays, mais nous avons des inquiétudes, liées à ce qui s'est passé à Khanaqinne", a ajouté M. Moufti, en référence à la crise qui a éclaté en août entre l'armée irakienne et les combattants kurdes (peshmergas) dans ce district du centre de la province de Diyala (nord).

Près de 175.000 personnes, en majorité des Kurdes chiites, vivent à Khanaqinne.

Durant la politique d'arabisation de Saddam Hussein, dans les années 1980, un grande nombre de Kurdes chiites avaient été déplacés de Khanaqinne par la force et ils ne sont revenus qu'à la chute du régime en 2003.

En juin 2006, le conseil municipal de Khanaqinne avait demandé que la région soit intégrée au Kurdistan. Cette région compte des champs pétroliers qui produisent 16.000 barils par jour.

"Nous n'avons pas peur du gouvernement de M. Maliki (le Premier ministre irakien, ndlr), mais des futurs gouvernements", a souligné M. Moufti.

"Les derniers évènements ont suscité des craintes" sur l'avenir, a-t-il ajouté, car "si un nouveau Premier ministre arrive au pouvoir et pense que la solution militaire est nécessaire, il pourra imposer sa volonté".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.